• Réédition en juin 2021: Contes et Légendes de Vendée Tome 2

    Le Repos de Mouchamps

    Conte féerique.

    Dans le 2ème volume des Contes et Légendes de Vendée.

    Le Repos de Mouchamps

     

     

    Ouvrage collectif réunissant 40 textes.

     

     

    Chez Ella éditions.

    Sorti en 2013 et réédité en 2021.

     

    Le Repos de Mouchamps

     

     

    • Ce Tome 2 des Contes et Légendes de Vendée est issu d'un concours.

     

     

    "Le Repos de Mouchampsest le titre de mon conte féerique.

    J'aurais pu tout aussi bien l'appeler "Le Pont du Petit Lundi".

     

    Que raconte-t-il? 

    L'histoire enchanteresse d'un âne, d'un laboureur, d'une rivière et d'une fée.

     

     

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    Extrait Extrait Extrait

    CI-DESSOUS

    Le début de mon conte:

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     LE REPOS DE MOUCHAMPS 

     

    Il y a fort longtemps, dans un charmant coin de verdure où serpente une rivière de laitance.

    C’était au commencement de l’été. Le soleil brillait dans toute la campagne mouchampaise ; les blés étaient dorés ; la terre féconde, souveraine. Les glorieux coteaux montraient des fronts reluisant de bonheur et les airs offraient des bouquets de douceur, tantôt le chant du coucou, tantôt celui de la tourterelle, de la mésange, du merle. Partout la lumière vibrait, de la tendre brindille feuillue aux yeux des brins de filles, partout la nature résonnait de splendeur. Mais, depuis cinq jours, un souffle de feu balayait le pays, un véritable fléau semant insidieusement la terreur ; on tremblait déjà pour la moisson, les cultures, les fruits du verger, le foisonnement de la rivière, et puis, après l’Angélus du soir, le ciel grondait sans donner la pluie. 

    Le village était aux aguets. Perché sur son rocher, ça discutait tard autour de la place intérieure, du vieux pressoir, ou plus bas, vers le moulin à eau, le lavoir : 

     ̶  Ah ! disait l’un, il ne faut qu’un instant pour que tout ne dépérisse, disparaisse d’un coup. 

    ̶  Nos belles récoltes, se lamentait l’autre, nos bons potagers, nos chers poissons…  

    Parmi eux, il y avait un laboureur nommé Ange qui ne partageait pas la même inquiétude. Silencieux, il déplorait pareil affolement devant l’unique crainte de la désolation prochaine. Lui, ce qui le préoccupait depuis peu, ce n’était pas tant la brûlure du vent ni le risque d’un orage dévastateur, c’était le petit pont, celui de la grande descente sur la route du Colombier, celui qui n’avait plus d’âge, après le fameux virage du Relais des Diligences. Un petit pont de bois qu’il avait toujours connu et emprunté par les quatre saisons pour aller vers mille choses, le labeur, les amitiés, les amourettes, mais qui hélas ne tenait plus guère. Il avait été entretenu, ça se voyait dans les différences de tons, de nervures ; on avait vaqué à retoucher l’ouvrage, les planches des travées, les solives, les poutres porteuses, les files de pieux ; une restauration de fortune jusque-là assez régulière, non pas par souci d’embellissement, mais bien pour le maintenir debout, pour le garder en état de vie. Oui, la main de l’homme s’était bel et bien débrouillée comme elle avait pu pour composer et conserver cette improbable structure, une vraie petite merveille à son goût. Avec quelle vaillante élégance enjambait-il le cours d’eau ! C’est joliment qu’il conduisait gens et animaux de l’autre côté, qu’il s’évertuait à être une formidable passerelle sublimant l’éclat de la nature : la danse argentée du miroir d’en dessous, un instant troublée par le défilé de la famille canard, le ballet gracieux des papillons, des libellules, la mouvance des arbres si majestueux saluant le voyageur avec déférence.

    Et justement, un arbre empreint de majesté, il y en avait un, tout près, on ne pouvait plus près puisqu’il était pour ainsi dire accroché au pont, là, à son bout, sur la gauche, juste devant le grand sapin. C’était un marronnier, splendide, étoffé comme un énorme champignon. Certains pensaient que c’était un châtaignier, mais c’était bien un marronnier, très imposant, ornemental, surtout paré de ses fleurs blanches, qui puisait sa force sur le rivage, une racine en terre, une racine dans l’eau, et qui déployait tel un éventail ses longues branches de part en part, en allant largement s’étaler au-dessus du plancher de bois. Ça ne le gênait pas plus que ça ! Il prenait toute la place, impossible de le manquer. Il était corpulent, envahissant, toutefois cette présence massive avait le don d’enchanter ceux qui l’approchaient. 

    Ange, notre laboureur, était de ceux qui tanguaient entre deux sentiments :

    « Le pont est de plus en plus branlant, misère ! Ça vibre, ça bouge de partout, point s’en faut pour qu’il ne s’écroule… Il est peut-être temps de songer à le libérer de ce poids écrasant, bougre de masse qui finit par travailler sur l’ossature. Ah, si je savais, je le couperais bien, là tout de suite, vu que personne ne voudra se mettre à la tâche, occupés comme ils sont par ce qui les préoccupe, la peur du lendemain… Mais moi, cet arbre, je l’aime bien, j’y suis attaché, il est si solennel. C’est qu’il nous fait comme une tonnelle. Ah, ma foi, je ne sais pas trop quoi faire avec celui-là. » 

    Et il ne croyait pas si bien dire, car la question allait vraiment lui tourner dans la tête jusqu’à lui poser un vrai cas de conscience.

    C’était un lundi...

     

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  • Commentaires

    2
    Samedi 15 Janvier 2022 à 18:43

    C'est vraiment bien que ce livre soit réédité car c'est une douce balade à travers la Vendée.

    A bientôt Liliane pour ton 4ème roman! J'ai beaucoup aimé La demande au papillon, alors j'ai hâte de lire Autrement et je trouve que c'est très intéressant de reprendre l'histoire vue sous le regard d'un autre personnage. A bientôt donc! 

    Marie

      • Samedi 15 Janvier 2022 à 18:51

        Merci Marie pour ton très gentil commentaire.

        Au plaisir de te revoir bientôt! smile

        Lili

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