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Le Repos de Mouchamps
Conte féerique.
Dans le 2ème volume des Contes et Légendes de Vendée.
Ouvrage collectif réunissant 40 textes.
Dont le mien.
Publié en 2013 chez Ella éditions.
- Ce Tome 2 des Contes et Légendes de Vendée est issu d'un concours organisé en 2012.
"Le Repos de Mouchamps" est le titre de mon conte féerique. J'aurais pu tout aussi bien l'appeler "Le Pont du Petit Lundi".
Que raconte-t-il? L'histoire enchanteresse d'un âne, d'un laboureur, d'une rivière et d'une fée.
Le voici dans son intégralité:
- Le Repos de Mouchamps -
Il y a fort longtemps, dans un charmant coin de verdure où serpente une rivière de laitance...
C’était au commencement de l’été. Le soleil brillait dans toute la campagne mouchampaise ; les blés étaient dorés ; la terre féconde, souveraine. Les glorieux coteaux montraient des fronts reluisant de bonheur et les airs offraient des bouquets de douceur, tantôt le chant du coucou, tantôt celui de la tourterelle, de la mésange, du merle. Partout la lumière vibrait, de la tendre brindille feuillue aux yeux des brins de filles, partout la nature résonnait de splendeur. Mais, depuis cinq jours, un souffle de feu balayait le pays, un véritable fléau semant insidieusement la terreur ; on tremblait déjà pour la moisson, les cultures, les fruits du verger, le foisonnement de la rivière, et puis, après l’Angélus du soir, le ciel grondait sans donner la pluie.
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Le Mont-Saint-Michel et l'éternel effet mer
Photographies de Thierry Seni, guide du Mont.
Publié en 2012 aux éditions Siloë.
Mon texte accompagne poétiquement les superbes photos de Thierry Seni.
Il est écrit en français et traduit en anglais.
EXTRAIT:
Un autre extrait (Page 62)
En fait, parmi la multitude de visiteurs qui déferlent chaque année sur le rocher, pressés par l’heure, la fatigue ou autre chose, tous ne franchissent pas la lourde porte de la Merveille, plus on continue et moins on croise de monde, ça rassure ! Le guide de l’abbaye aime à répéter : « Chaque jour, à la montée, nous en perdons la moitié. » Souvent, en effet, ils vont jusqu’à l’entrée et s’arrêtent là, à hauteur du Châtelet, apparemment satisfaits de leur balade ; ils ont suivi le mouvement, ils ont vu d’en haut la cité montoise et, surtout, ils ont commencé à escalader les marches, celles du premier escalier, le Grand Degré extérieur, très large, monumental, ce qui leur a permis d’admirer les puissantes défenses, la Barbacane précédant les deux gigantesques tours de l’altière façade, sous lesquelles s’ouvre le Gouffre, ce passage voûté, cet autre escalier, fortifié, très abrupt, où ils pourraient s’engager, en une lente avancée, pour parvenir à la salle des Gardes et faire ainsi la visite. Ils se sont soumis au jeu, « le Mont-Saint-Michel, ça monte, ça monte ! », mais ils s’arrêtent là, ils ne prolongent pas l’ascension, et c’est dommage.
Among the multitude of visitors who flood the rock each year, who are in fact pushed for time, or hurrying due to fatigue or something else, not all will cross the threshold of the Marvel’s heavy door, and the further we go, the less people we meet, that’s heartening ! The abbey’s guide loves repeating : "Each day, each climb, half of them drop off." Indeed, they often go as far as the entrance and stop there, opposite the Châtelet, apparently satisfied with their trail ; they followed the crowd, they viewed the Mount’s town from on high, and most importantly they began climbing the steps, those of the first stairway, the external one of the Grand Degré, very wide, monumental, which gave them a chance to admire the solid fortifications ; the Barbacane just before the two gigantic towers on the bold façade, under which the Gouffre opens out. This vaulted passage, this other fortified, very steep stairway is where they can enter and shuffle forward to arrive at the guardroom and pay a visit. They’ve played the game, "Mont-Saint-Michel, goes up and up !", but they stop there, they halt their ascent, and it’s a pity.
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Veilleuse en plein vent
Livre d'art.
Recueil collectif présentant une œuvre foisonnante et absolument fascinante. Celle d'une contemplative née à Taïwan.
Un livre riche de près de cent cinquante tableaux et de nombreuses illustrations.
Publié en 2012 aux éditions Siloë.
Mon texte intitulé Une veilleuse en plein vent fait partie de ce bel ouvrage collectif. Cinq pages pour parler de la rencontre avec cette vie profondément contemplative et artistique. Voyage intérieur.
Il figure parmi les diverses présentations accompagnant l'œuvre magistrale et lumineuse de Sœur Marie-François Lin (peintures chinoises, dessins au fusain, calligraphies et poèmes).
EXTRAIT:
Un extrait de mon texte Une veilleuse en plein vent (Page 13)
Un voyage pour le moins étrange, aux couleurs et aux formes surprenantes, entre ténèbres et rayonnement, pluie de lumière… qui nous rappelle l’incessante mouvance, flux et reflux, le miracle accompli, les racines du ciel. Indomptable existence.
Le mystère est grand, immense, comme à l’aube des temps.
Sœur Marie-François est libre, joyeusement elle parle le langage des poissons. Nous sommes invités dans notre motus proprio, dans notre intériorité. Juste plonger le regard, avancer dans l’onde et abandonner les questions. Juste goûter à la présence.
« Qui a mesuré dans sa main les eaux des mers, jaugé de ses doigts les cieux, évalué en boisseaux la poussière de la terre, pesé les montagnes à la balance ?... »
Oui, Sœur-Marie François est libre, vagabonde, comme les poissons qui habillent la chapelle, libre comme l’enfance, comme si c’était hier, là-bas dans son île. Elle est libre de laisser couler les flots changeants qui l’habitent, sans chercher à les retenir.
C’est le vent, d’ici et de là-bas, qui l’a poussée à aller plus loin, en eaux profondes.
« Pars vers le pays que je te ferai voir… Sois en bénédiction. »
Elle a consenti à suivre sa longue et rude course, un jour elle a franchi la muraille, traversé la mer Rouge, et depuis toujours elle nage admirablement entre deux eaux, entre deux langues, deux pinceaux, calligraphie, deux mondes… Elle est comme la petite Ondine, elle sait les secrètes profondeurs, l’union harmonieuse, sublime diversité, les possibles transformations, et, d’un cœur pur, absolument confiant, elle va vers la rencontre, remonte à la source vive, vers le puits de lumière, l’éclairage zénithal. Mais elle sait aussi la fragilité, les limites, le prix à payer de cette belle liberté… La voix profonde de l’intérieur, par sa nature même, cela laisse sans défense, c’est une autre musique.
Subtile note. Fragile et inexprimable fil.
Elle sait le frémissement de la grâce.
« Effata ! Ouvre-toi ! »
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Mesquer et la presqu'île guérandaise rendent hommage à Hélène Cadou
Recueil collectif de nouvelles et poèmes.
Dont mon texte L'entre-deux, mon embellie.
Publié en 2010 aux éditions du Traict.
Ce recueil collectif est issu des concours organisés tout au long de l'année 2010 pour le Salon du Livre de Kercabellec, à Mesquer.
Il réunit des textes d'enfants, des nouvelles, ainsi que des poèmes.
- Textes des enfants de l'école Hélène Cadou.
- Nouvelles "sur les pas d'Hélène Cadou".
- Et poèmes "à la manière d'Hélène Cadou".
Un ouvrage émouvant et imprégné de l'ambiance de la presqu'île guérandaise, chère à Hélène Cadou.
Fille d'instituteurs et épouse de René Guy Cadou, la poétesse est née en 1922 dans l'école de Mesquer, où elle a passé sa prime enfance.
Mon poème intitulé L'entre-deux, mon embellie fait donc partie de ce collectif. Il évoque la tendre rencontre. Douce plongée dans ce charmant petit port ostréicole de Kercabellec, berceau d'Hélène.
L'entre-deux, mon embellie
Dans cette heure arrêtée
Glissée entre deux mondes
Le fil de l'horizon, nacre tendue
Comme un tendre frisson
Bras de lumière
Sur le bord j'ose
M'asseoir
Clapotis, balbutiements
Kercabellec, la vie
Comme il faudrait la garder
Nue
Petite enfance
À mes pieds la vaste baie
S'étend, parcs iodés
Je sens le temps, le Traict
Qui se découvre?
Là, niché le long de l'étier
Bout de tout
La vacance, pas à pas revenir
Là où la limite éclaire
Autrefois passerelle de bois
J'ose le soleil, prince des lisières
Douce plongée,
Où l'océan avance, houle profonde
De plein fouet le souffle
Noces perlées
Terres et ciel se mêlent
Mer et marais, bassin du Mès
Que notre cœur est lent à croire!
L'entre-deux, innommable mouvance
Liliane Malenfant
(Mesquer et la presqu'île guérandaise rendent hommage à Hélène Cadou - Éditions du Traict, 2010.)
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Voici 4 de mes poèmes, parmi mes préférés:
1- De l'autre côté du jardin
Où tu parlais, où tu chantais
Dans le jardin,
Tu étendais souvent tes draps
Tout à côté, je les voyais
Se balancer.
Je n’étais qu’une ombre, en ce temps-là
Je n’étais qu’une ombre, l’ombre de tes draps.
Tu étais là, on t'entendait
À quelques pas, on t'appelait
Et tu venais,
Vite on grimpait sur le muret
On s'agrippait comme on pouvait
Pour t'approcher.
Je n'étais qu'une ombre, en ce temps-là
Je n'étais qu'une ombre, l'ombre de tes bras.
Tu nous disais des mots magiques
Tu étais tendre et romantique
Et tu souriais,
Tu nous jouais de la musique
C’était toujours si fantastique
On t'écoutait.
Je n’étais qu’une ombre, en ce temps-là
Je n’étais qu’une ombre, l’ombre de ta voix.
Alors les mots se bousculaient
C'était le ciel qui s'envolait
Dans le jardin,
C’étaient les bulles qui éclataient
Et l'on riait.
Je n’étais qu’une ombre, en ce temps-là
Je n’étais qu’une ombre, l’ombre de ta joie.
Tu nous trouvais de beaux refrains
On voyageait, on aimait bien
En inventer,
C'étaient les mains qui s'agitaient,
C'étaient les doigts qui s'animaient
On s'exprimait.
Je n’étais qu’une ombre, en ce temps-là
Je n’étais qu’une ombre, l’ombre de tes doigts.
C'était le temps qui galopait
Tu nous disais qu'il fallait bien
Qu'il y ait une fin,
De l'autre côté du jardin
On faisait signe de la main
Tu repartais.
Je n’étais qu’une ombre, en ce temps-là
Je n’étais qu’une ombre, l’ombre de tes pas.
Liliane Malenfant
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